On dit souvent “ça va”, alors que ça ne va pas.
Et notre corps, lui, écoute en silence. Il tient, il ajuste, il compense. Jusqu’au jour où il ne peut plus. Et là, il ne prévient pas en majuscules. Il vous met simplement à l’arrêt. Plus de force, plus d’élan, plus de marge. C’est brutal. Mais ce n’est pas une trahison : c’est une alerte qu’on n’a pas entendue assez tôt.
Avant de lâcher, le corps compense
C’est une merveille, ce corps. Il peut s’adapter à une fatigue persistante. À un stress de fond. À un sommeil médiocre. Il peut masquer des douleurs, ignorer une digestion ralentie, fonctionner malgré les tensions. Mais cette capacité a un prix : elle grignote vos réserves. Et elle vous éloigne de la conscience de ce qui se passe réellement à l’intérieur.
A quoi ressemble un corps qui compense ?
- Vous tenez, mais vous êtes épuisé dès que ça ralentit
- Vous êtes irritable pour des broutilles
- Vous vous adaptez à vos douleurs au lieu de les écouter
- Vous vivez “en haut du corps”, coupé·e de vos ressentis
- Votre sommeil ne répare plus
- Vous êtes en pilote automatique du matin au soir
Et vous vous dites : “Je n’ai pas le choix.” “Ce n’est pas le moment de m’écouter.” “Ça passera.”
Jusqu’à ce que ça ne passe plus.
Ce qu’on appelle un effondrement n’est pas juste un burn out
Ce n’est pas que dans la tête. Ce n’est pas un manque de caractère. C’est un système nerveux qui, à force de survivre, coupe le contact. Vous avez peut-être vécu ça :
- Incapacité à prendre des décisions
- Corps en mode ralenti extrême
- Crises de larmes sans cause claire
- Sensations de “flottement” ou de dissociation
- Impression d’être “vide” ou absent de vous-même
Il n’est jamais trop tard pour écouter les signes
Le corps murmure avant de crier. Il signale, subtilement, quand quelque chose commence à se dérégler. Mais comme on est habitué·e à faire passer tout le reste avant… On ne l’écoute qu’au moment où il n’a plus les moyens de compenser.
Revenir à soi avant que ça ne « casse »
Le soin, dans ces phases de pré-effondrement ou de compensation chronique, ce n’est pas un luxe. C’est un appui. Un point d’ancrage. Un espace pour ralentir sans culpabilité.
Ce que j’observe souvent :
- Le corps retrouve peu à peu des signaux stables
- Les émotions se régulent plus vite
- Le mental arrête de tourner en boucle
- Les douleurs deviennent moins présentes, moins chroniques
Et surtout, la peur de lâcher prise diminue
C’est une vraie peur que je vois chez beaucoup de patients :
- “Si je relâche, je vais m’effondrer.”
- “Si je m’arrête, je vais craquer.”
Mais le corps, quand on l’écoute à temps, n’a pas besoin de faire un effondrement spectaculaire pour être entendu. Il suffit parfois d’un accompagnement doux, régulier, stable, pour qu’il revienne à un rythme plus viable.
En résumé
Vous n’avez pas à attendre que tout lâche pour prendre soin de vous. Vous n’avez pas besoin de prouver votre résilience au point de vous perdre en chemin. Votre corps mérite mieux qu’une gestion de crise. Il mérite une écoute continue et vous méritez une écoute continue.
Et parfois, juste un endroit où il peut enfin ne plus avoir à compenser.
Pour aller plus loin
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